Notre partenaire, Valoria Capital, vient de nous transmettre sont ‘’point marché’’ il va s’en dire que depuis l’élection de Donald Trump, il était attendu
Patrick Gautier encourage à diversifier les épargnes et introduire des supports obligataires en privilégiant les produits structurés pour capter de la performance et limiter le risque. Il n’oublie pas l’Europe pour conserver un petit pourcentage sur les valeurs moyennes.
Enfin pour lui l’IA devrait s’imposer comme l’une des meilleures opportunités de placement de la décennie !
Point marché par Patrick Gautier :
Faut-il oublier l’Europe ?
Je titrais mon dernier point marché « l’innovation va nous sauver ! » et je persiste et signe pour ce dernier point marché de l’année. Mais pourquoi nos politiques ne s’inspirent-ils pas du rapport de Mario Draghi ? que je vous invite à parcourir ou redécouvrir.
Alors, OUI, Donald TRUMP est réélu, il sera le 47 -ème Président des Etats-Unis. Pour autant, son nouveau mandat est plein d'incertitudes pour la mondialisation et la géopolitique.
Mais il est aussi plein d'opportunités pour les investisseurs, car Trump amène à la fois Wall Street et la Silicon Valley à la Maison Blanche.
Si l'on se fie à l'histoire, une victoire de Trump suggère d'acheter des actifs risqués dès maintenant sur la base de la position « pro-business » de la nouvelle administration et d'y réfléchir à deux fois plus tard.
Au cours de son premier mandat, il lui a fallu près d'un an pour baisser le taux d'imposition sur les sociétés avec un Congrès acquis aux Républicains. Et le S&P 500 a bondi de 20 % sur la promesse de la baisse de l’IS en 2017.
Le premier mandat de Trump nous rappelle également qu'il n'y a pas de récompense sans risque
Alors que Trump s'engageait dans des guerres commerciales en 2018, les actions américaines ont subi de sévères prises de profits à plusieurs reprises. Le dispositif administratif sur les droits de douane étant désormais en place, Trump pourrait agir plus rapidement cette fois-ci. Sur le plan macroéconomique, les conditions sont également différentes. L'inflation avoisinait 1,5 % fin 2016 et la dette publique était légèrement supérieure à 100 % du PIB, contre 120 % aujourd'hui. Cela devrait limiter l'ampleur des mesures de relance budgétaire cette fois-ci. En outre, la valorisation du S&P 500 était beaucoup plus faible, le ratio cours/bénéfice à 12 mois se négociant à 17 fois lorsqu'il a été élu fin 2016, contre 22 fois aujourd'hui.
Mais connaissez-vous le triangle d’incompatibilité en économie ?
L'impossible trinité est une théorie en économie internationale qui affirme qu'il est impossible d'avoir en même temps :
- Un taux de change fixe,
- Une libre circulation des capitaux
- Une politique monétaire indépendante
L'expérience des marchés émergents d'Asie et d'Amérique latine, il y a quelques décennies, illustre la validité de cette théorie. En effet, entre le milieu et la fin des années 90, ils ont tenté, sans succès, de poursuivre simultanément ces trois objectifs.
À l’époque, leurs taux de changes étaient fixes par rapport au dollar et les mouvements de capitaux étaient relativement libres, tandis que Alan Greenspan, alors Président de la FED, relevait les taux aux États-Unis. La perte d'indépendance monétaire les a contraints à adopter des politiques restrictives qui ont nui aux perspectives de croissance et entraîné des sorties massives de capitaux, des dévaluations spectaculaires et des défauts de paiement.
Dans le contexte post-électoral américain, nous pensons que Trump est confronté à sa propre trinité impossible
Sa rhétorique agressive sur l'immigration et le commerce a probablement, largement, contribué à sa victoire. Mais il s'avère que ces politiques sont impossibles à mettre en œuvre sans relancer l'inflation, sujet n°1 des électeurs.
Il n'est donc pas possible pour les électeurs d'obtenir en même temps le protectionnisme, l'absence d'immigration et une faible inflation.
La plupart des estimations suggèrent que le programme de Trump relatif au commerce et à l'immigration, pris séparément ou ensemble, nuirait à l'économie et alimenteraient l'inflation. La relance budgétaire, la déréglementation et l'amélioration de l'efficacité des dépenses publiques pourraient contribuer à équilibrer la croissance, mais l'impact net de son programme resterait très négatif.
Les électeurs demandent des politiques qui seraient défavorables aux investisseurs, mais les électeurs sont aussi des investisseurs. Gardons en mémoire que les ménages américains détiennent une part importante de leurs actifs financiers sous forme d'actions.
Toute politique controversée entraînant un recul important des actions serait préjudiciable aux sondages d'opinion de Trump et mettrait en péril la majorité républicaine au Congrès avant les élections de mi-mandat de 2026.
Il est prouvé que la guerre commerciale de Trump a été un facteur clé de la défaite républicaine lors des élections de mi-mandat en 2018, car les candidats républicains ont perdu du soutien dans les comtés les plus exposés aux représailles tarifaires, mais n'ont pas connu de gains appréciables dans les comtés qui ont bénéficié d'une protection tarifaire américaine plus directe. Dans ce contexte, le principal défi pour Trump sera d'éviter de décevoir sa base électorale, alors qu'il sait probablement qu'il n'y a pratiquement aucun moyen de mettre en œuvre son programme tout en maîtrisant l'inflation. Le prochain secrétaire au Trésor, Scott Bessent, aura un travail très difficile et précaire...
Du point de vue des marchés ?
Les investisseurs prudents et averses au risque diront que Trump est suffisamment imprévisible et déterminé pour mettre en place son programme. Dans ce scénario, une année volatile nous attend, les marchés pouvant tester la détermination de Trump à plusieurs reprises, comme en 2018.
Les pragmatiques, dont je fais partie, estiment que Trump est entouré de spécialistes des marchés (dont le récemment nommé secrétaire d’état au Trésor) qui sont en mesure de l'alerter lorsque la voie suivie n'est pas la bonne. Nous ne sommes pas tout à fait sûrs qu'il leur prêtera attention, cependant, les hésitations récentes autour de la nomination du secrétaire au Trésor suggèrent que Trump y prête attention. En outre, l'indice S&P 500 est pour Trump l'un des critères d'évaluation de sa réussite. Certes, les marchés d'actions américains sont richement valorisés et les solides performances de ces dernières années n'appellent pas à une opportunité décennale. Toutefois, les petites capitalisations restent attrayantes et nous pensons que les banques américaines et les valeurs liées à la consommation discrétionnaire se comporteront bien à l'avenir. Les valeurs liées à la technologie connaissent leur propre cycle, qui reste favorable en 2025, alors que l'adoption massive de l'IA continue de prendre forme.
Et l’Europe dans tout cela ?
En Europe, les défis sont suffisamment importants pour provoquer une instabilité politique en France, ce qui est déjà le cas, et en Allemagne. Chaque pays est polarisé autour des questions d'immigration, des préoccupations liées au pouvoir d'achat et des finances publiques. La faible croissance, la vulnérabilité aux guerres commerciales et à la Chine poussent les investisseurs internationaux à rester sur la touche. Il nous semble prématuré de jouer les secteurs de la consommation discrétionnaire (luxe, automobile), mais de nombreuses entreprises européennes sont bien implantées aux Etats-Unis pour saisir les opportunités de croissance qui s'y présentent comme les médias avec Publicis, les télécommunications, comme Orange, et les services aux collectivités comme Engie (dividendes élevés, peu de sensibilité aux guerres commerciales, sensibilité aux taux, mais les taux en euros se sont écartés des taux en dollars). N’oublions pas le secteur bancaire (politiques de rémunération favorables aux actionnaires, pas d'exposition aux guerres commerciales, valorisation).
Et si la relance Européenne venait de l’Allemagne ?
L'Allemagne se prépare à des élections anticipées au début de l'année 2025 En effet, la coalition actuelle s'est effondrée début novembre, dans un contexte où Olaf Scholz a été le chancelier le moins populaire de l'histoire de l'Allemagne et où l'économie a stagné au cours des cinq dernières années.
Si la CDU/CSU (partis de droite) est en passe de remporter les élections fédérales selon les derniers sondages, elle devra néanmoins former une coalition, potentiellement avec le SPD (socialistes) (et moins probablement avec les Verts). Je vous laisse faire le parallèle avec la France.
Malgré cette arithmétique politique complexe, l'élan réformateur de l'Allemagne, et les implications pour les marchés qui en découlent, suscitent un regain d'intérêt. L'une des principales inconnues est de savoir si la CDU, qui a mis en place des règles budgétaires strictes en 2009, peut desserrer l'étau sur les finances publiques et stimuler l'économie en augmentant les dépenses dans les infrastructures et la défense, en plus des réformes structurelles. En effet, les finances publiques de l'Allemagne sont en bien meilleur état que celles de la plupart de ses voisins européens et l'investissement public a pris du retard par rapport à ses pairs européens.
Si c’est le cas, nous pouvons nous attendre à un rebond en Europe
Du point de vue du marché, un nouveau départ en Allemagne apporterait un soulagement à l'euro, qui a été martelé par rapport au dollar par la rhétorique MAGA (Make America Great Again) de Trump, qui est haussière pour le dollar. Les rendements des Bunds ont également un potentiel de hausse, en prévision de déficits plus importants. Ils ont commencé à s'orienter à la hausse ces dernières semaines, alors que les rendements des bons du Trésor américain augmentaient en amont de la victoire de Trump et que Scholtz signalait le risque d’un vote de confiance.
En ce qui concerne les marchés actions européens, l'incertitude et la morosité économique en Allemagne n'ont pas empêché le DAX d'atteindre des niveaux record, avec un bond de près de 22 % depuis le début de l'année, soit près de deux fois la performance du STOXX Europe 600 (+11 % en rendement total). Cette performance est principalement due à SAP, qui a progressé de près de 73 % depuis le début de l'année. Par ailleurs, les entreprises du DAX réalisent moins de 20 % de leur chiffre d'affaires en Allemagne.
Même si, à ce stade, les principaux moteurs des actions européennes resteront probablement des facteurs mondiaux, en particulier les politiques mises en œuvre par la nouvelle administration Trump et la réponse de la Chine, il n’en reste pas moins que toute mesure significative améliorant les perspectives globales du PIB européen serait la bienvenue, en particulier pour les secteurs ayant une exposition plus locale que globale.
De plus, si par bonheur, la guerre en Ukraine pouvait cesser, le marché Européen serait le premier à en bénéficier.
Mais que pouvons-nous attendre de la part de la BCE ?
L’année 2025, devrait être marquée par une reprise cyclique, conjuguée à une baisse de l’inflation et des taux d’intérêt contribuant à relancer l’investissement et la confiance des consommateurs. Un revenu disponible réel plus élevé et des conditions de financement plus faciles devraient commencer à libérer l’excès d’épargne élevé pour stimuler la croissance de la consommation.
La Banque centrale européenne (BCE) devrait réduire rapidement ses taux à 2 % pour les ramener à 1,5 % d’ici la fin de l’année prochaine. Néanmoins, une politique agressive de la part des États-Unis risque d’inciter la banque centrale à accélérer et augmenter l’ampleur de son assouplissement. Aussi, la poursuite de l’assouplissement monétaire devrait profiter aux valeurs cycliques européennes.
Mais le pari le moins cher et le plus défensif actuellement est celui d’une approche de type « rendement ». En effet, le rendement des dividendes conjugué aux rachats d’actions dans certaines zones du marché atteint 8 %.
Enfin, regardons, une fois encore, le secteur des petites et moyennes capitalisations :
Les petites et moyennes capitalisations de la zone euro affichent actuellement un ratio cours/bénéfices au plus bas sur 20 ans par rapport aux grandes capitalisations (MSCI EMU). Ces valeurs devraient cependant se ressaisir, à la faveur de la baisse des taux, de l’assouplissement des conditions de prêt et de la reprise de la croissance domestique. Elles permettent en outre de s’exposer à certaines tendances structurelles telles que la production d’énergie, la décarbonation et l’automatisation.
Je vous reprends des passages d’une interview de 3 gérants un chez Keren Finance, un autre chez Gay-Lussac gestion et le dernier chez Amiral Gestion.
Pour Keren, il faut jouer la reprise en Europe via les Small et Mid et « ça ne peut qu’aller mieux ! » L’’amélioration de la conjoncture ne peut que profiter aux Small et Mid Caps, en témoignent l'amélioration des PMI (indices de directeur d’achat), la baisse de l’inflation et l’accélération des salaires.
Un point de vue partagé par le responsable de la gestion collective chez Gay-Lussac Gestion, pour qui la fin du de rating sur ces valeurs a commencé́.
Chez Amiral Gestion, on pointe la faible valorisation de ces petites et moyennes valeurs européennes : « après le pic de 2018, on est passé de très cher à très bon marché, l'occasion rêvée de s’y intéresser ».
Les trois gérants expliquent que dans un tel contexte, ce type de valeurs présente de nombreux avantages, à savoir : « Elles sont souvent familiales, bien gérées et riches en cash. Elles sont positionnées sur des niches de marché, et leur management est facile d’accès et transparent. » Cerise sur le gâteau pour les gérants : « les petites et moyennes valeurs sont parfois la cible d’OPA qui dopent leurs cours de Bourse. »
Conclusion :
Vous l’aurez compris, sans être « optimiste » je suis persuadé qu’il faut diversifier son épargne financière et introduire des supports obligataires – je pense au fonds FlexiBonds. Je continue à privilégier les produits structurés pour capter de la performance et limiter mon risque. Enfin, je n’écarte pas l’Europe de mon allocation, et conserve un petit pourcentage sur les valeurs moyennes.
En attendant le premier point marché de 2025, que je souhaite consacrer à l’intelligence artificielle – et au Fonds IAM Artificial Intelligence - car je suis persuadé que l’intelligence artificielle (IA) devrait s’imposer comme l’une des meilleures opportunités de placement de la décennie.
En effet, les nombreux investissements qui y sont consacrés devraient bientôt se traduire par l’apparition d’une multitude d’applications, si bien que les revenus des entreprises de la chaîne de valeur de l’IA pourraient, selon les estimations de la banque UBS, atteindre plus de 1100 milliards de dollars d’ici 2027, soit cinq ans à peine après le lancement de ChatGPT.
Dans cette attente,
Nous vous souhaitons, Julia et moi, de très belles fêtes de fin d’année et, n’hésitez pas à nous interroger, nous avons toujours des idées !
Patrick GAUTIER Directeur Gestion Privée Paris Valoria Capital