Le Groupement national des indépendants Hôtellerie & Restauration (GNI) a dévoilé sa note trimestrielle d'activité qui n'est pas très encourageante pour le secteur "malgré une reprise de l'économie française qui semble enfin se confirmer".
Amer constat pour la filière Hôtel, café, restaurant (HCR) selon les chiffres trimestriels dévoilés par le GNI et commentés, à l'occasion d'une conférence de presse par Didier Chenet, patron du Synhorcat, membre fondateur du groupement. Au premier trimestre 2015, le chiffre d'affaires de l'ensemble des métiers représentés (hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs) a baissé de 1.5% par rapport au premier trimestre 2014. "Seule l'activité hôtellerie atteint l'équilibre avec – 0.5% pour les hôtels et + 0.5% pour les hôtels-restaurants". La hausse du moral des ménages, portée par la chute des prix du pétrole et le ralentissement des prélèvements fiscaux , ne profite pas au secteur. Didier Chenet, qui réclame des "Assises de l'hébergement marchand", liste toutes les actions à mener : "Concernant les OTA et Booking.com, nous ne sommes pas satisfaits de ce qui a été proposé par l'Autorité de la concurrence. Nous n'avons pas retrouvé notre liberté commerciale. C'est de l'enfumage ! Pourquoi vouloir protéger un modèle économique de plateformes qui ne paie pas un rond en France ?". Par ailleurs, il déplore que Booking "déréférence de fait sur les moteurs de recherche les sites des hôteliers par l'achat de mots-clefs". Lors d'une recherche d'un hôtel sur Google, "dans 70% des cas, c'est le lien vers Booking.com qui s'affiche en premier". Ce que la plateforme ne fait pas avec les chaînes hôtelières. Autre point : les locations de meublés réalisés par le biais d'Airbnb ou même Le Bon Coin qui concurrencent de plein frontalement l'hôtellerie traditionnelle: "Il suffirait d'obliger les propriétaires à s'inscrire en marie pour qu'ils puissent être taxés". Enfin, Didier Chenet estime que Tripadvisor n'a pas fait le nécessaire pour que les avis soient suffisamment transparents afin d'être sur l'e-réputation d'un établissement ne soit pas tronqué par des fausses appréciations. Pas question pour Didier Chenet de s'opposer à "l'économie collaborative" mais, simplement, de l'encadrer pour l'affronter à la loyale.