Les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration du GNI font une analyse mitigée des premières tendances (juillet et début août) de la saison estivale 2015. L'organisation demande au gouvernement d'encadrer l'économie collaborative.
Dans leur grande majorité, souligne le syndicat, les hôteliers constatent un taux d’occupation en hausse par rapport à 2014 mais ressentent les effets de la crise sur les prix, tirés à la baisse. Les professionnels notent une évolution inquiétante quant à la fréquentation des cafés et restaurants paradoxalement concurrencés par l’explosion de l’hébergement de type Airbnb qui modifie les pratiques de consommation en vacances, en favorisant les repas pris à domicile. De nombreux professionnels implantés dans les zones touristiques de France constatent la montée en puissance de la concurrence des plateformes d’intermédiation entre particuliers (type Airbnb) qui tire les prix vers le bas. Ainsi, à taux d’occupation comparable, les hôteliers estiment subir, selon leur implantation, une érosion entre 2 et 5% de leurs marges. Seules exceptions dans ce tableau mitigé : l’hôtellerie de plein air enregistrerait une hausse notable de son activité. Qu’ils se situent sur les côtes, à la montagne ou encore à la campagne, les cafetiers et restaurateurs constatent, selon les établissements, stagnation ou de baisse de leurs CA dans une fourchette allant de -2% dans les zones qui résistent, à -10% dans les aires privilégiées par les vacanciers français qui ont, à l’évidence, des budgets très contraints. A Paris, Tous les professionnels du secteur pointent une baisse de leur chiffre d'affaires. Les hôteliers constatent une érosion de -2 à -5% avec notamment une défection de la clientèle familiale. Les restaurateurs subissent les conséquences de la crise avec des tickets moyens en baisse. Quant aux cafetiers, malgré les beaux jours de juillet et d’août, ils déplorent un manque à gagner souvent supérieur à -10 %. "Nos responsables politiques doivent prendre la mesure de l’impact de ces nouvelles pratiques sur le modèle social français. Alors qu’ils se félicitent d’avoir obtenu qu’Airbnb collecte la taxe de séjour à Paris, comment acceptent-ils de confier cette mission régalienne à un acteur qui ne paie pas ses impôts en France et ne se préoccupe pas de l’application des lois et règlements par ses partenaires loueurs ?" déclare Didier Chenet, le président du GNI. Il poursuit : "Cette situation ne peut plus durer alors que de nouveaux services collaboratifs émergent et viennent dorénavant concurrencer également les restaurateurs. Nous allons dans les prochains jours rencontrer notre nouveau ministre de tutelle pour qu’il se saisisse de ces nouvelles problématiques. Il est essentiel que, dès 2016, la France encadre mieux ces activités en s’assurant que la loi soit appliquée sans discrimination par tous les acteurs du secteur, anciens et nouveaux. Nous croyons à l’intérêt de la concurrence comme levier d’amélioration de l’offre aux consommateurs, mais nous attendons qu’elle soit loyale et nous serons très vigilants car il en va de l’avenir d’un secteur clé pour l’économie du pays et fort pourvoyeur d’emplois".