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Tendances

Sur-tourisme : ces 12 destinations qui n’en peuvent plus

Dans son dernier numéro, en kiosque jusqu’au 12 septembre, Courrier International recense 12 destinations qui ont « atteint leur point de rupture » et dont les habitants n’en peuvent plus du tourisme de masse.

 
 
« Putain de tourisme ». Avec ce titre, le magazine satirique espagnol El Jueves s’en prenait dans son supplément estival à l’un des piliers économique du pays : le tourisme. Plus exactement le sur-tourisme ou tourisme de masse qui touche un nombre croissant de sites et destinations à travers le monde. La sonnette d’alarme est tirée.  Nous reprenons ici tout ou partie de l’article de Courrier International.
 
 

Amsterdam croule sous les touristes

Cent vingt-sept nouveaux hôtels en un an, une population qui double en saison touristique et des prévisions qui font monter le nombre de visiteurs à 30 millions par an dans les années à venir, contre 20 millions actuellement : Amsterdam croule sous les touristes, soulignait, au début d’août, NRC Handelsblad. Raison pour laquelle la nouvelle maire a annoncé début août une nouvelle série de mesures pour lutter contre le sur-tourisme. Parmi celles-ci, l’instauration de “pauses de nettoyage” pendant lesquelles des zones du centre-ville pourront être bloquées. De même, le seuil d’affluence au-delà duquel des rues pourront être fermées a été revu à la baisse. Enfin, des policiers seront munis d’appareils mobiles permettant le paiement immédiat de contraventions ainsi que d’un dépliant en six langues invitant les contrevenants à s’acquitter de leur amende.
 
 

Barcelone, fer de lance du mouvement anti-touristes

Le mouvement anti-touristes a pris une telle ampleur ces dernières années qu’il participe à la baisse de la fréquentation de la ville catalane, note le site d’information OK Diario : “Les dégâts dans le secteur sont dus aux foyers de tourismophobie dans la ville.” Les chiffres sont en baisse depuis le second semestre 2017, un phénomène également lié aux attentats subis en août 2017 et aux revendications indépendantistes de la région. Au début du mois, les hôtels et les bars de Barcelone “ont lancé un SOS aux autorités”. La fréquentation des hôtels a baissé de 6,2 % en juillet par rapport à l’année dernière, et de 8,1% dans les autres types de logement.
 
 

Budapest, une ville sous tensions

En février 2018, un référendum local visait à fixer à minuit la fermeture des romkocsma, ces établissements (aussi appelés “ruin pubs”) installés dans des immeubles abandonnés de la ville. Il a depuis été invalidé faute d’une participation suffisante. Mais apparemment la tension persiste, non seulement entre les résidents et les touristes, mais aussi entre les propriétaires de bar et les investisseurs étrangers. Ces derniers “veulent s’approprier le quartier”, affirme sur le site Index le patron d’un établissement qui a été contraint de déménager pour faire place à des appartements de luxe.
 

Capri, les habitants veulent faire reconnaître l’île comme « défavorisée »

Au printemps dernier, une partie des habitants a demandé un référendum pour faire reconnaître le lieu situé à quelques encablures de Naples comme “île défavorisée. Pourtant, comme le souligne le journal La Stampa, Capri – à l’instar de ses voisines Ponza et Procida, qui réclament le même statut – connaît “une absence quasi totale de services élémentaires” – à commencer par un hôpital. Et comme l’île est un lieu de villégiature très prisé, ses 7 000 habitants paient toute l’année le tarif “touristes”. D’après les propos du maire, cité par le quotidien “cela coûte entre 30 et 40 % plus cher de vivre à Capri” que sur le continent.
 

Les Cornouailles, la promotion de certaines plages suspendue

Face à un afflux inédit de touristes, l’office de tourisme des Cornouailles, dans le sud-ouest du Royaume-Uni, a suspendu la promotion de certains lieux touristiques cet été. Deux plages sont particulièrement concernées : Porthcurno Beach et Kynance Cove, popularisées par la série télévisée Poldark, diffusée par la BBC. À cela s’ajoutent les températures caniculaires de l’été et un effet Instagram certain. “Pedn Vounder, une petite plage près de Porthcurno, a été prise d’assaut après que des photos de ses eaux translucides sont devenues virales”, affirme The Guardian.
 

L’île de Pâques dit stop aux véhicules à moteur

Depuis le 1 er août, sur l’île de Pâques, au large du Chili, “tous les touristes doivent montrer un billet de retour pour pouvoir entrer sur l’île et leur séjour y est limité à trente jours”, souligne BBC Mundo. Si les touristes ne sont pas les seuls visés, selon les autorités locales, ils étaient tout de même 227 000 à s’être rendus sur ce territoire d’à peine 164 km 2 en 2017. À force de visites, l’île est devenue “la zone comportant la plus grande densité de véhicules à moteur du Chili”, selon le site d’information.
 
 

L’Islande a du mal gérer l’afflux de touristes

En 2010, 450 000 voyageurs ont visité l’Islande. “L’année dernière, ce chiffre a atteint 2 millions”, relate The Daily Telegraph, qui raconte que cette “augmentation a suscité la consternation dans les secteurs soucieux de préserver le pays, qui se demandent si une île si petite a les moyens de gérer un tel afflux de touristes et de protéger les paysages naturels”. Ce phénomène a transformé l’Islande en un pays “qui peine à renforcer ses infrastructures autour des sites les plus fragiles pour répondre au déferlement des touristes qui arrivent par bus. Selon les opposants à ce tourisme de masse, le centre de Reykjavik est en train de devenir un nouveau Disneyland.” Les autorités encouragent désormais les touristes à éviter le sud de l’île, déjà bondé, “mais c’est presque mission impossible puisque 99% des arrivées se font par l’aéroport Keflavik de Reykjavik”, qui se trouve dans le Sud.
 
 

Le mont catalan de Pedraforca voit son environnement fragilisé

Avec ses 2 506 mètres d’altitude, la Pedraforca, un mont de Catalogne, a été prise d’assaut par des centaines de touristes tous les jours durant l’été. C’est aujourd’hui “l’un des sommets les plus prisés, aussi bien par les randonneurs ou les alpinistes confirmés que les promeneurs du dimanche, rapporte La Vanguardia. Son accès facile depuis Barcelone a fait le succès de son ascension.” Cette affluence entraîne “l’érosion et la destruction de cet environnement fragile”, explique le quotidien barcelonais, mais aussi une forte hausse des accidents de montagne. Côté français, Jean-Marc Peillex, le maire de Saint-Gervais-les-Bains, où transitent 75 % des candidats à l’ascension du mont Blanc, a déploré au début d’août dans Le Parisien que “le mont Blanc [était] devenu un parc d’attractions pour touristes”. Un quota limitant le nombre de grimpeurs à 214 par jour a été mis en place au début de septembre.
 
 

Porto, « Disneyland pour vacanciers »

Le magazine allemand Der Spiegel donne la ville comme exemple de ces destinations devenues des “Disneyland pour vacanciers”. Emblématique du phénomène, la librairie Lello a attiré l’année dernière plus d’un million de visiteurs. Cet élégant bâtiment néogothique est réputé pour avoir inspiré l’auteure d’Harry Potter. Mais avec son interminable file de touristes qui se bousculent chaque jour pour prendre des selfies, elle ressemble aujourd’hui “à un décor de carton-pâte”. Piqué au vif, le quotidien portugais Diário de Notícias a répliqué au reportage du Spiegel : non, rétorque-t-il, la librairie n’est pas qu’une vaine attraction pour les touristes. Les ventes de livres y ont doublé depuis 2015. Et l’équipe est passée en trois ans de 9 à 49 employés.
 
 

Rome veut désengorger son centre

Si l’on en croit le Spiegel, comme Venise, la Ville éternelle aimerait désengorger son centre en attirant davantage de visiteurs à Frascati, Tivoli ou dans les autres villes de sa région, le Latium. L’agence régionale du tourisme dit y travailler. En attendant, Rome est régulièrement prise d’assaut par les voyageurs en tous genres. Comme “à la fin de juillet, quand 60 000 enfants de chœur venus de toute l’Europe ont débarqué” en pèlerinage pour voir le pape. Après leur départ, “la place Saint-Pierre était jonchée de bouteilles en plastique, de carnets de chants, de sachets de bonbons Haribo, de peaux de banane”, souligne l’hebdomadaire allemand. Qui ajoute, malicieux : “Les enfants de Dieu produisent eux aussi des déchets.
 
 

Split se vide de ses habitants

Bientôt, il ne restera de la Split antique qu’un espace “sans aucun sens urbain, social ou culturel”, s’inquiète Boris Dezulovic dans les pages du magazine croate Novosti. Comme le relate cet écrivain natif de la ville, le centre historique de Split est en train de se vider de ses habitants, au profit d’appartements et d’hôtels réservés aux touristes. Les commerces de proximité et les cinémas ont été remplacés par des bars et des magasins de souvenirs. Le maire a même annoncé son intention de transformer le grand immeuble Banovina, qui abrite aujourd’hui le conseil municipal, en un hôtel haut de gamme.
 
 

Venise veut attirer les touristes ailleurs

L’idée est prise très au sérieux, selon le magazine Il Venerdì. De plus en plus d’efforts sont déployés pour déplacer le centre de gravité de Venise sur la terre ferme, en attirant les touristes à Mestre, la partie résidentielle et populaire de la ville. En décembre, on inaugurera sur place un musée présenté comme “entièrement multimédia” : le M9. Les hôtels et les auberges de jeunesse se multiplient. Et la municipalité veut construire une dalle au-dessus de la voie ferrée pour y ériger un pôle commercial et accueillir les bateaux de croisière dans le port industriel de Marghera, plutôt qu’aux abords de la place Saint-Marc.

Auteur

  • David Savary
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