Le vol est en machine.
A l’aube de l’été 2014, précisément le 28 juin prochain, Aigle Azur commencera à voler entre Paris Orly Sud et Pékin en Airbus A 330-200. Ce vol Paris-Pékin, la plus ancienne des compagnies aériennes française privées, aurait du le mettre en œuvre dès l’été dernier, soit quelques mois seulement après l’entrée dans son capital du groupe chinois HNA, propriétaire notamment de la compagnie Hainan Airlines. Mais entre temps l’Europe a décidé de mettre en œuvre de façon unilatérale un système de taxe carbone (et d’échange de quotas d’émissions), provoquant au passage l’ire de la Russie (entre autre pays), ce qui a considérablement "refroidie" les possibilités de » survol de la Sibérie. Ce qui est, il est vrai, pas très pratique quand on veut aller de Paris à Pékin. Depuis, la volonté européenne de mettre en place ce fameux ETS, s’est elle aussi considérablement "refroidie", laissant à en croire sa nouvelle direction, la voie libre à Aigle Azur. Dans un premier temps, la compagnie va donc voler 3 fois par semaine (lundi, mercredi et samedi) au départ d’Orly vers Pékin, via le sous affrètement d’un A 330-200 (34 sièges affaires et 180 siège éco) effectué auprès de la filiale, Hainan Airlines, de son actionnaire à hauteur de 48%, le groupe chinois HNA. Des opérations effectuées en sous-affrètement (ACMI) et sous CTA (certificat de transport aérien chinois, avec des équipages techniques et commerciaux de Hainan, auxquels seront adjoint du personnel commercial d’Aigle Azur). A compter de janvier 2015, la compagnie espère commencer à opérer en moyen propre et monter en puissance pour atteindre le vol quotidien la même année. Pour réussir, la compagnie française doit négocier un nouvel accord collectif avec son personnel navigant, pour définir les futures conditions de travail sur ce nouveau secteur long-courrier. Aigle Azur peut néanmoins miser sur plusieurs facteurs. D’abord, le fait de décoller d’Orly, d’où elle sera seule à opérer Pékin en vols non stop. Ensuite sur le réseau domestique chinois de sa partenaire, on pourrait presque dire sa compagnie sœur, Hainan Airlines, avec laquelle elle offrira une vingtaine de possibilité de correspondances. Si l’opération se révèle positive, il faut savoir qu’Aigle Azur a d’autres ambitions en long courrier. Notamment vers Hong Kong et Shanghai et pourquoi pas à plus long terme vers l’Afrique. Tout cela faisant partie d’un plan stratégique à plusieurs années que pilote Cédric Pastour, nommé directeur général il y a seulement quelques mois. Cela passe aussi par un retour à l’équilibre de la compagnie, en particulier sur le moyen courrier, qui reste son cœur de métier. A la fin du dernier exercice, clos au 31 mars 2013, Aigle Azur a généré 9 ME de pertes d’exploitation (contre +5,2 ME l’année d’avant). L’objectif du nouveau DG est de revenir à l’équilibre fin mars 2014 et de refaire des bénéfices l’année suivante. Le fait d’avoir un groupe comme HNA dans son capital est dans aucun doute un atout pour le transporteur. Transport