Les transporteurs membres du Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara) réclament aussi une aide financière étatique après les 7 milliards d'euros accordés à Air France.
« Pourquoi Air France est-elle la seule compagnie française à bénéficier d'un tel soutien ? » Le Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara) pose la question à l’État, dans un communiqué diffusé lundi 27 avril. Le gouvernement français a en effet décidé d’allouer 7 milliards d’euros d’aides directes et indirectes à la compagnie nationale tricolore. Un « soutien massif » et « un montant historique », assène le Scara.
Les huit transporteurs du syndicat aéronautique — Air Tahiti, Ewa, Air Calédonie, Air Tahiti Nui, ASL Airlines, Air Saint Pierre, Air Corsica et Air Austral — réclament donc elles aussi un soutien financier. Ils affirment « rencontre[r] les mêmes difficultés qu’Air France et [être] tout aussi soucieuses de renouveler leurs flottes pour améliorer leur compétitivité et participer à la transition écologique ».
Par conséquent, le Scara demande à l’État la création d’ « un fonds d’un montant d’un milliard d’euros, proportionnel à ce qu’Air France a obtenu de l'État ». Le syndicat indique dans son communiqué que l’aide accordée à Air France correspond à « près de 45% du chiffre d’affaires annuel de la compagnie », tandis que le chiffre d’affaires global des autres compagnies françaises représente environ 15% de celui du transporteur national.
Une distorsion de concurrence pour les autres compagnies françaises
« L’aide de l’Etat est essentielle pour toutes les compagnies françaises dont Air Tahiti Nui. Le problème additionnel pour Air Tahiti Nui, c’est que nous ne bénéficions pas du mécanisme de chômage partiel en Polynésie où est basé le nombre le plus important de salariés de la compagnie », explique Michel Monvoisin, PDG de la compagnie polynésienne.« Air Tahiti Nui va souscrire au Prêt Garanti par l’Etat et s’endetter pour payer les salaires de personnels en inactivité quand les autres compagnies, et surtout Air France, va utiliser ces aides pour passer la crise, se renforcer et disposer d’un cash important pour lui permettre une reprise agressive. Il y a là une distorsion de concurrence évidente »
Le groupe Air France-KLM va être aidé à la fois par le gouvernement français et son homologue néerlandais. Quatre milliards d’euros de prêts bancaires garantis par l’État et trois milliards d’euros de prêt direct bénéficieront à Air France (en contrepartie d’engagement sur l'amélioration de sa rentabilité et la réduction de ses émissions de CO2). Deux à quatre milliards d’euros seront également injectés dans KLM par le gouvernement des Pays-Bas.