La direction d'Air France a répété lundi vouloir parvenir à un accord avec ses personnels navigants sur une hausse de productivité d'ici à la fin d'année, faute de quoi elle lancera un plan social aux conséquences lourdes pour 2017, a-t-on appris de source syndicale.
Les présidents d'Air France-KLM et d'Air France, Alexandre de Juniac et Frédéric Gagey, ainsi que le DRH de la compagnie, Xavier Broseta, ont reçu lundi le syndicat d'hôtesses et stewards Unac, au siège de la compagnie à Roissy. Ils ont convenu de "relancer un cycle de négociations à échéance de la fin de l'année", car, faute d'accord, la direction assure qu'elle "entamera le processus de PSE (plan de sauvegarde de l'emploi, ndlr) à partir de janvier", a expliqué à l'AFP Flore Arrighi, présidente de l'Unac. Après l'échec des négociations fin septembre avec ses navigants, Air France a activé un "plan B" de baisse d'activité menaçant à terme 2.900 postes, dont 900 parmi les hôtesses et stewards. Ce chiffre correspond au sureffectif estimé par la compagnie en 2016 et 2017, en cas d'application du plan de restructuration qui prévoit une réduction de 10% de son offre long-courrier: -3% en 2016, puis -7% en 2017, a rappelé la déléguée. Selon elle, l'année 2016 "sera plus ou moins indolore" sur le volet social, mais "le gros des suppressions (de postes) interviendrait en 2017". L'enjeu des négociations à venir consiste donc à "obtenir un accord avant janvier" pour limiter l'ampleur du plan, a expliqué Flore Arrighi, qui "attend des précisions" de la part de la direction sur la baisse d'activité prévue en 2017. En cas d'accord, "est-ce qu'il n'y aura pas réduction de l'offre?", s'est-elle interrogée. Air France tente depuis plusieurs mois de renégocier l'accord d'entreprise des PNC (hôtesses et stewards), lequel court jusqu'à octobre 2016. Seule l'Unac s'est rendue aux négociations, les autres syndicats représentatifs (SNPNC et Unsa PNC) refusant de s'y associer.