Une nouvelle ligne de transport maritime entre la Corse et le continent a été lancée lundi à Bastia par la compagnie Corsica Linea, qui arme un navire battant pavillon danois, concurrençant la SNCM qui doit renaître aujourd'hui mardi, sous une nouvelle forme.
La CGT de la SNCM, selon l'AFP, a qualifié ce lancement "d'entrave au service public" et déposé un préavis de grève reconductible à partir de mardi et le syndicat des travailleurs corses (STC) a annoncé qu'il pourrait bloquer le port de Marseille. Le Stena Carrier est un cargo roulier ne transportant que du fret qui effectuera trois rotations hebdomadaires Bastia-Marseille, ont annoncé le consortium d'entreprises insulaires Corsica Maritima associé à l'armateur français Daniel Berrebi. Corsica Maritima et Daniel Berrebi, qui opère dans le golfe du Mexique, se sont associés après l'échec de leurs offres respectives de rachat de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM). Toujours selon l'AFP, ce navire de 21.171 tonnes, le Stena Carrier, devait appareiller à vide lundi soir de Bastia pour Marseille d'où il doit revenir mardi avec un chargement de remorques. Il peut en transporter jusqu'à 160 remorques. Le président de Corsica Maritima, François Padrona, et Daniel Berrebi ont annoncé que les 140 hommes d'équipage du cargo danois étaient "d'origine européenne". Corsica Linea, ont-ils ajouté, fera prochainement l'acquisition de deux autres navires permettant à partir de février de transporter des passagers sans recourir à la délégation de service public (DSP). Le lancement de cette ligne est intervenu la veille de la reprise de service de la SNCM rachetée par le chef d'entreprise corse Patrick Rocca (transports, immobilier, traitement des déchets). La Collectivité territoriale de Corse (CTC), désormais à direction nationaliste, votera en début d'année la nouvelle DSP. Le président du Conseil exécutif de la CTC, Gilles Simeoni, et celui de l'Office des transports de la Corse, Jean-Félix Acquaviva, seront mardi à Bruxelles, pour évoquer la question des quelque 400 millions d'euros d'aides publiques dont le remboursement était demandé à la SNCM.
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