Dans une lettre ouverte adressée au président de la République et aux passagers des compagnies aériennes, les salariés d'Air Med s'inquiètent des conséquences de la délocalisation d'une partie de leur activité en Grèce."On nous arrache notre outil de production, notre PDG, profitant de la crise actuelle, méprisant ses salariés, leurs représentants et le dialogue social, vient de créer une filiale grecque avec des navigants soumis au droit social grec pour y délocaliser sauvagement la majeure partie de notre flotte (60 % des avions concernés à ce jour).
Ceci afin de profiter au mieux des bas salaires grecs, et de cotisations sociales inférieures dans le but de délocaliser ses bénéfices", écrivent dans une lettre ouverte les salariés d'Air Med. Ils précisent que la nouvelle société, Hermès, organise des "vols vacances du marché français au départ de Roissy Charles de Gaule comme des villes de province, Marseille, Lyon, Nantes, Toulouse, Le Havre, Brest, Lille, Limoges, Strasbourg, Mulhouse". Ils rappellent que la société a lancé "un plan social afin de licencier 85 personnes, dont 83 navigants". Sans compter les "CDD français qui venaient habituellement renforcer nos effectifs de mars à octobre". Dès lors, "au train où vont les choses", les salariés s'attendent, "si rien n’est fait, non seulement à la poursuite des plans de la délocalisation de 6 avions sur 10, mais au départ de toute notre flotte, à la disparition de notre entreprise, et pire encore à ce que la méthode se propage aux autres compagnies aériennes françaises qui ne sauront résister à ce dumping social". Pour eux, "il existe des solutions, nous les avons proposées à la direction de la compagnie, mais aucune solution interne ne vaudra jamais les perspectives de gains financiers à court terme qu’espère notre direction avec la délocalisation de son activité vers un pays à moindres coûts sociaux".
Transport
Inquiets pour leur emploi, les salariés d'Air Med écrivent à Nicolas Sarkozy
