Rencontré en marge des rencontres parlementaires pour les transports d'avenir et intelligents, Dominique Thillaud, président du directoire d'Aéroports de la côte d'Azur (Nice) et vice président de l'Union des Aéroports Français (UAF), s'est fait l'avocat d'une cause pour le moins libérale en matière de droits de trafic.
Il pointe en effet le côté "malthusien" du système de négociations bilatérales qui voit aujourd'hui le ministère des Affaires étrangères, conseillé par la DGAC, octroyer ou non ces fameux droits aux compagnies qui les demandent.
Pour illustrer son propos, il met en avant le déséquilibre, "unique en Europe" qui existe en France entre Paris et la province : "Je suis étonné qu'un aéroport comme Manchester fasse plus de passagers que Nice et Lyon réunis, économiquement parlant, Rhône-Alpes est la 7e région d'Europe, et Lyon, seulement le 45e aéroport". Il pointe aussi les apports purement économiques, estimés à Nice à 66 millions d'euros par an et plus de 1.000 emplois pour l'ouverture d'un vol quotidien (soit 150.000 passagers) en provenance des pays du Golfe. Mais c'est bien là que le bât blesse. Car, l'essentiel des demandes de droits de trafic viennent des compagnies du Golfe. Pas certain, alors que l'on reparle beaucoup de la compétitivité du pavillon français, que les autorités françaises acceptent d'ouvrir en grand les vannes aux rivales émiratis ou asiatiques d'une compagnie comme Air France qui ne cesse de crier à la concurrence déloyale. Conscient qu'il existe donc des intérêts divergents, Dominique Thillaud propose d'ouvrir les droits de trafic, mais uniquement en région, tout en continuant à protéger les grands hubs.Il pointe en effet le côté "malthusien" du système de négociations bilatérales qui voit aujourd'hui le ministère des Affaires étrangères, conseillé par la DGAC, octroyer ou non ces fameux droits aux compagnies qui les demandent.