Les voitures de tourisme avec chauffeur (VTC), malgré un avis en leur faveur de l'Autorité de la concurrence, devront bien respecter à partir du 1er janvier un délai de 15 minutes entre la réservation et la prise en charge du client, selon un décret paru samedi au Journal officiel. "Ce délai permet de mieux distinguer l'activité de ces véhicules de celle des taxis, seuls habilités à circuler en quête de clients sur la voie publique", fait valoir le décret signé par les ministres Sylvia Pinel (Artisanat, Commerce, Tourisme) et Manuel Valls (Intérieur), malgré des critiques de l'Autorité de la concurrence la semaine dernière. Comme annoncé par le gouvernement en octobre, le texte prévoit deux exceptions : "Les prestations de transport de VTC réservées par des exploitants d'hôtels 4 et 5 étoiles au départ de leur établissement ou par des organisateurs de salons professionnels lorsqu'il existe un service permanent de prise en charge des véhicules des clientèles concernées".
Sans enseigne lumineuse, les VTC peuvent être réservés pour une course, mais n'ont en aucun cas le droit de prendre des passagers "à la volée" dans la rue, prérogative qui relève toujours du monopole des taxis. L'Autorité de la concurrence avait critiqué le décret en préparation, en soulignant notamment que les radio-taxis fonctionnent eux aussi sur réservation. Il y aurait donc selon l'Autorité "distorsion de concurrence ayant des conséquences très négatives sur l'activité économique des sociétés de VTC". Une telle situation serait "défavorable aux consommateurs", soulignait-elle dans son avis du 20 décembre.
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