Près de 250 agents de voyages ont participé aux séminaires "Destination USA".Le Vusac envisage de porter plainte contre la France pour préjudice subi.Globalement, les TO affichent -35% en termes de ventes notamment pour l'été. Jeudi dernier, près de 250 agents de voyages avaient répondu favorablement à l'invitation de l'office du tourisme américain qui organisait son workshop annuel à la Cité universitaire de Paris.
Si la plupart des jeunes vendeurs ont assisté studieusement aux différents séminaires organisés pour l'occasion (l'Est américain, l'Ouest et les parcs, le Colorado, le Nouveau-Mexique), d'autres ne s'étaient déplacés que pour exposer leurs doléances aux TO et compagnies aériennes présents. "La situation est ubuesque. L'Imprimerie nationale édite les fameux passeports pour les Belges et ne peut le faire pour nous. Sarkozy a fait une boulette et ne le reconnaîtra jamais", s'indigne Isabelle Gelée, présidente du Visit USA Committee qui envisage aujourd'hui de porter plainte contre l'État français pour préjudice subi. Elle estime en effet à 800 millions d'euros au moins le manque à gagner pour les opérateurs programmant la destination. "Et je ne compte pas les pertes enregistrées par les réceptifs américains qui sont aussi énormes", ajoute la présidente évoquant une chute de 16% du marché français. Aussi inquiets qu'écœurés par la situation, les TO regardent leurs portefeuilles de réservations diminuer à vue d'œil. "Ces c… nous ont fait perdre des groupes et annuler quatre circuits prévus pour le mois d'avril. Quant aux réservations pour l'été, elles sont déjà en retard de 35%", explique, dépité, Rémi Vénitien en charge de la production pour Vacances Transat. "L'impact va crescendo et les ventes s'effondrent principalement chez les compagnies américaines", ajoute Béatrice de Rotalier, directrice commerciale France chez Delta. Celle-ci s'inquiète, d'autant qu'à l'heure de notre bouclage l'ambassade des Etats-unis n'est pas en mesure d'accorder de rendez-vous avant fin mai. L'été s'annonce plutôt mal donc pour les USA et, dans l'ensemble, les TO affichent -35% au compteur des ventes. Quid des reports? "Le Pérou, le Mexique et le Canada en profitent", conclut Rémi Vénitien. Tout n'est pas perdu pour tout le monde. TémoignagesChristophe Liot, service actions commerciales Amériques chez Air France"Pour nous, la situation est inquiétante mais pas catastrophique. A titre d'exemple, notez que le remplissage d'un vol Paris-New York est assuré à 50% par des passagers américains et à 30% par des Européens qui n'ont pas ce problème de passeport. Quant aux TO auxquels nous accordons entre 15% et 20% d'allotements, aucun n'a, à ce jour, demandé que l'on revoit à la baisse son taux de réalisation." Valérie Ferrière, consulat des Etats-Unis à Paris"En imposant ces visas, le gouvernement américain a sans doute sous-estimé la somme de travail à fournir par ses ambassades. A Paris, 8 personnes travaillent 8 heures par jour à délivrer des visas et croulent sous les demandes."Anjali Caillat, Prométour, groupiste à Paris"En tant que spécialiste des Etats-Unis, nous enregistrons un grand nombre d'annulations. Les groupes qui envisageaient d'y aller, notamment les provinciaux, ont vite abandonné l'idée. Un CE de Marseille a ainsi refusé de monter à Paris pour obtenir le visa."Aline Couturier, agence Nouvelles Frontières à Paris:"Les clients ont vaguement entendu parler de passeport biométrique ou à lecture optique. Alors ils viennent nous voir, passeports en main pour savoir, s'ils sont ou non en règle. La plupart ne le sont pas. D'ailleurs, les ventes ont baissé de 20%, en circuits comme en vols secs."
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