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Concilier sécurité aérienne et protection de la nature : le colloque « Birds @ Aerodromes »

Hélène Abraham, Aéro biodiversité et Albert de Hoon, IMPEL

Crédit photo @Aéro Biodiversité

Un partenariat européen pour préserver la biodiversité aéroportuaire

Du 20 au 22 novembre 2024, le premier colloque « Birds @ Aerodromes » s’est tenu à l’aéroport de Paris-Orly, co-organisé par le réseau IMPEL (réseau de l'Union européenne pour la mise en œuvre et l'application du droit de l'environnement), l’association Aéro Biodiversité et l’aéroport parisien. Ce rassemblement a réuni des responsables d’aérodromes, civils et militaires, ainsi que des experts scientifiques pour échanger sur l’importance de trouver un équilibre entre la sécurité aérienne et la préservation de la biodiversité dans les zones aéroportuaires. Des inspecteurs chargés de délivrer et de superviser les dérogations à l'article 9 de la directive « Oiseaux » étaient également présents.

Les aérodromes, tout en étant des infrastructures stratégiques pour le transport aérien, hébergent une grande diversité d’espèces végétales et animales. Pendant deux ans d’études, l’équipe IMPEL Birds @ Aerodromes a visité 21 aérodromes dans 10 pays de l’Union Européenne

Les collisions avec les oiseaux et certains mammifères représentent un risque majeur pour la sécurité des vols, tout en mettant en danger la faune. Lors du colloque, les experts ont mis en lumière des stratégies innovantes pour minimiser ces risques tout en protégeant la biodiversité.

 

Des actions concrètes pour réduire les risques de collisions aviaires

Au cœur des discussions, des solutions pratiques et des études de terrain ont été présentées, comme la gestion de la végétation et l’utilisation de techniques d’effarouchement des oiseaux. Ces initiatives visent à réduire le nombre de collisions, notamment celles impliquant des rapaces juvéniles, dont les comportements imprévisibles augmentent le risque pour les avions.

L’aéroport de Paris-Orly, pionnier dans ce domaine, a par ailleurs partagé son expérience de la gestion de la biodiversité. Justine Coutard, directrice de l’aéroport au sein du Groupe ADP, a souligné que 33 % des espaces verts de l’aéroport sont désormais sanctuarisés pour la faune, créant ainsi un refuge pour plus de 700 espèces, dont certaines rares, comme la pie-grièche à tête rousse.

 

La directive européenne « Oiseaux » : un cadre pour concilier sécurité et nature

Les professionnels de l’aviation ont rappelé l'importance de respecter la directive européenne « Oiseaux », qui protège les espèces tout en permettant d’obtenir une dérogation dans des situations où la sécurité des vols est en jeu. Cette dernière, strictement encadrée, n’est accordée que lorsque toutes les autres solutions ont échoué à réduire les risques de collisions avec les oiseaux.

Aéro Biodiversité a également présenté un état des lieux des espèces les plus problématiques pour les aéroports français, telles que le faucon crécerelle, dont les 1764 collisions avec les avions sont dangereuses. L’association créée en 2015 est composée de 13 chercheurs (MNHN, du CNRS, de l’ENS et d’Universités). Elle a étudié plus de 2500 espèces de plantes et d'animaux, et a répertorié plus de 350 espèces d'oiseaux, contribuant ainsi à une meilleure gestion de la faune aéroportuaire.

 

La science au cœur de la protection de la biodiversité aéroportuaire

Pour Hélène Abraham, directrice d’Aéro Biodiversité, la clé du succès réside dans l’engagement environnemental des aérodromes et dans une approche scientifique rigoureuse. La collaboration entre les acteurs du secteur, le partage de données et l’utilisation de méthodologies scientifiques permettent d’améliorer la compréhension des enjeux et de développer des solutions durables.

À l'issue de ce colloque, les participants ont convenu que la route vers une gestion optimale de la biodiversité aéroportuaire passe par une coopération renforcée entre les autorités aéroportuaires et les scientifiques, afin de concilier au mieux les impératifs de sécurité aérienne et de préservation de la faune.

 

L'événement sera reconduit l’an prochain pour présenter les avancées et les nouvelles initiatives en matière de protection de la nature dans les aérodromes européens.

Réseau IMPEL, membres européens
@Aéro Biodiversité

À propos d’Aéro Biodiversité

Créée en 2015, Aéro Biodiversité est une association dont les objectifs sont d’évaluer, d’améliorer et de faire connaître la biodiversité en milieu aéroportuaire :

1 - Évaluer la biodiversité : par la science participative, en s’appuyant entre autres sur les protocoles de Vigie Nature développés par le Museum national d’Histoire naturelle

2- Améliorer la biodiversité : en mettant en place, avec les aéroports partenaires, des actions permettant de préserver la richesse des espèces animales et végétales sur les espaces verts aéroportuaires

3 - Faire connaître la biodiversité : à travers des campagnes de promotion et d’éducation à destination des professionnels de l’aérien mais également du grand public (expositions, séminaires, ateliers, visites sur le terrain, etc.).

Aéro Biodiversité, qui compte parmi ses adhérents une cinquantaine d’aéroports et groupes d’aéroports ainsi que 3 compagnies aériennes, a rassemblé depuis sa création plus de 100 000 données d’observation. L’association, présidée par Lionel Guérin, compte des experts naturalistes et écologues spécialisés, entre autres en botanique et en ornithologie. Le comité scientifique indépendant et bénévole est présidé par François Bouvier, attaché honoraire au Muséum national D’Histoire naturelle.

Pour en savoir plus, cliquez ici.

 

À propos d’IMPEL

Ce réseau de l'Union européenne pour la mise en œuvre et l'application du droit de l'environnement est une organisation internationale à but non lucratif regroupant plus de 60 autorités environnementales de 36 pays européens et plus de 1000 experts. Ce dernier étudie la mise en œuvre des directives européennes environnementales sur le terrain, comme les directives Oiseaux (1979) et Habitats (1992).

La Directive Oiseaux de 1979, soit la Directive 79/409/CEE du Conseil des Communautés Européennes, adoptée le 2 avril 1979, a été l'un des premiers textes législatifs européens visant à protéger les oiseaux sauvages en Europe. Cette directive a été révisée et mise à jour en 2009 pour devenir la Directive 2009/147/CE.

La mission de l'IMPEL est d'assurer une mise en œuvre et une application efficace du droit européen de l'environnement en promouvant la collaboration professionnelle, l'échange d'informations et de bonnes pratiques entre les régulateurs environnementaux.

Pour en savoir plus : consultez leur site ici.

 

Auteur

  • Noémie Le Liboux
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