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Transport

Air France & NDC : l’année du basculement

Henri Hourcade, le directeur d’Air France-KLM France et Hervé Kozar, Vice-Président Ventes indirectes chez Air France

Crédit photo Air France

Avec un billet sur deux vendu sur NDC, la norme monte en puissance

 

Le NDC (New Distribution Capability) est une technologie innovante avec comme avantage de distribuer des innovations tarifaires aux partenaires agences qui ne seraient autrement disponibles que sur les sites web des compagnies aériennes.

Henri Hourcade et Hervé Kozar soulignent l'importance de cette nouvelle norme pour proposer un contenu plus riche et offrir des fonctionnalités nouvelles comme la tarification dynamique.

 

Interview de Henri Hourcade, le directeur d’Air France KLM pour la France et de Hervé Kozar, Vice-Président Ventes indirectes chez Air France

 

Tour Hebdo : NDC commence à bien s’intégrer dans les usages. Quelle est votre analyse ?

Henri Hourcade : Nous pouvons évoquer les chiffres ou les fonctionnalités, mais je préfère en préambule rappeler un principe essentiel : NDC permet de distribuer des innovations tarifaires à toute l'industrie. Nos partenaires agences de voyages détiennent donc un bénéfice d’usage, pour reprendre votre terme, leur apportant toute latitude pour rester compétitif. Elles jouent à armes égales avec les agences online, disposant des mêmes avantages concurrentiels.

 

Tour Hebdo : Ce ne serait pas possible sans NDC ?

Henri Hourcade : Et bien non justement. Cette technologie permet de vendre de facto les innovations tarifaires à tous nos partenaires. L’offre aérienne ne se trouve pas seulement sur les sites web des compagnies aériennes. Elle est accessible à tous nos clients : agences de voyages, TMC, ceux qui vendent des packages, etc. NDC incarne, par essence même, la distribution de l'innovation tarifaire avec en premier lieu la tarification dynamique.

 

Tour Hebdo : Vous pouvez développer ?

Hervé Kozar : La tarification dynamique se présente comme le moteur principal qui explique l'attractivité d’NDC. ... Jusqu'à présent, nous avions un pricing par niveau de stock selon les classes de réservation. C’était limité. Désormais vous pouvez accéder à des dizaines des tarifs, ce qui procure souvent l’occasion de saisir des opportunités tarifaires inférieures à celles d’Edifact. Nous sommes donc en présence d’une technologie embarquant une bien plus grande finesse dans son mode de calcul. Le consommateur trouve son avantage au niveau des prix.

 

Tour Hebdo : Mais quel est l’avantage pour vous de vendre moins cher ?

Henri Hourcade : Pour rester dans la course. Nous sommes poussés par l’industrie. Si nous ne le faisons pas, nous allons perdre des parts de marché vis-à-vis de nos concurrents. C'est aussi l'argument majeur pour les distributeurs aujourd'hui qui migrent vers cette technologie pour accéder aux meilleurs tarifs. La maîtrise de cette technologie par les TMC, le ‘’continuous pricing’’, soutient leur compétitivité. Pour illustrer, nous citons souvent le cas d’un Paris-New York aller-retour : le gain peut aller jusqu’à 200 euros d'économies en cabine business, pour le client final.

 

Tour Hebdo : Et pour les agences loisirs ?

Henri Hourcade : Elles accèdent aux promos qui ne sont pas sur Edifact et ne paient pas la surcharge GDS de 24 euros.

Hervé Kozar : Je précise qu’à la tarification dynamique s’ajoutent toutes les familles des bundles. Ce sont des tarifs groupés. Ces innovations ne sont pas diffusables sur Edifact. Aujourd’hui nous en avons déjà deux opérationnelles avant un large développement attendu.

 

Tour Hebdo : Quelles sont celles qui sont opérationnelles ?

Hervé Kozar : Le Bundle Seat : pour grouper la réservation d’un siège spécifique à un billet et le Bundle SAF* pour y adjoindre une contribution en faveur du carburant durable. Le prix du package est plus intéressant que l'addition des deux. Ce n'était pas possible sur Edifact.

 

Tour Hebdo : Maintenant, évoquons les chiffres. Où en est l’adoption d’NDC ?

Henri Hourcade : Aujourd’hui un billet sur deux est vendu sur NDC. Nous connaissons depuis le début de l’année une très forte progression.

Hervé Kozar : Je considère que 2025 est une année de basculement. Nous avons 1 billet sur 2 vendu en NDC, ce qui place la France, comme le premier marché au monde en taux d'adoption avec cette norme pour le groupe Air France KLM. Nous avons doublé les ventes sur NDC avec le business travel qui passe de 10 à 21%. Nous quittons les polémiques et les oppositions. Nous n’entendons plus en agence : ‘’NDC, ça ne marche pas’’.

 

Tour Hebdo : Donc ça marche ?

Henri Hourcade : Certaines TMC ont déjà des taux d’adoption de 80% sur des entreprises du CAC 40, elles ne prendraient pas le risque de travailler avec elles si ça ne marchait pas.

 

Tour Hebdo : Et les chiffres au global ?

Hervé Kozar : Au global nous nous situons à 50% d’adoption en moyenne. Dans le détail les online performent avec 95%, le business travel à 21% et les agences loisir à 45% sur le périmètre éligible à NDC, hors tarifs groupes et allotements.

 

Tour Hebdo : Quelle différence, quand même, entre les online et le business travel !

Henri Hourcade : C’est normal. Les agences en ligne se connectent directement sur NDC pour accéder aux meilleurs prix et ne pas payer la surcharge de 24 euros, sans avoir à gérer l’après-vente. Le business travel reste plus compliqué avec le passage de plusieurs étapes : celle de notre API ensuite celui de l’agrégateur et enfin l’OBT. Pourtant, vous voyez les chiffres, elles s'y mettent avec à la clé parfois des gains de productivité comme le remboursement qui s’effectue en un seul clic.

Hervé Kozar : C'est vrai qu'en permanence, il y a de nouvelles fonctionnalités qui sont mises en place dans un écosystème varié. Mais nous nous obligeons à informer en temps réel tous nos partenaires : Amadeus, Sabre, Wondermiles, Métis etc. Il s’agit d’un travail concomitant. Je vous donne un exemple avec le split PNR : lorsqu’il a été disponible sur notre API, le jour même il était accessible sur les agrégateurs qui s’étaient préparé en anticipation.

 

Tour Hebdo : Et sur votre politique de surcharge.

Henri Hourcade : Nous l’avons repoussée au 1 er janvier pour les agences affaires, justement pour aider la distribution. Pour l’instant, elle n’est que de 3 euros au lieu de 24, ce qui atteste de notre volonté d’accompagnement. Cela va de pair avec notre support team joignable 24-7 avec possibilité de Chat pour que les agences puissent communiquer en live avec leur client pendant la vente.

 

Tour Hebdo : Dernière question, pourquoi NDC n’a pas été adapté par les US ?

Hervé Kozar : L'industrie entière est en train de se transformer globalement vers le graphique. Les US aussi. Ils n’ont démarré que plus tardivement. Pour une fois l'Europe a été précurseur

Tour Hebdo : Un mot sur One Order ?

Henri Hourcade : Qui viendra, mais sur la base de toutes les évolutions donc nous venons de parler avec NDC. Cette norme NDC sera la brique sur laquelle s’appuiera One Order. Les autres évolutions vont surtout concernées les compagnies aériennes.

 

*SAF : sustainable aviation fuel

 

airfrance

Auteur

  • Rémi Bain Thouverez
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