La visite des touristes français est en hausse de 50 % par rapport à 2004.La Croatie sait que cette croissance n'est pas tenable pendant des années.Le pays privilégie des voies alternatives, mais s'expose à la concurrence.La Croatie fonce sur la croisée des chemins.
En tête des progressions de fréquentation touristique depuis quelques années, la destination s'attend à atteindre bientôt un niveau critique, au-delà duquel elle ne pourrait pas accueillir les touristes dans les conditions qu'elle s'est fixées.Pour le moment, le tourisme croate est en pleine santé. L'an dernier, 590 000 Français sont venus dans ce pays, ce qui représente une progression de 51 % par rapport à 2004. Cette année-là, déjà, la visite des touristes français avait bondi de 78 % par rapport à 2003. Mieux, la Croatie a fait son entrée dans le Top ten du Ceto des meilleures ventes de voyages à forfaits avec 80 244 unités vendues en 2005, en hausse de 76 % par rapport à 2004. L'activité touristique, qui tourne donc à plein régime jusqu'à risquer la surchauffe en termes de capacité hôtelière, met en fait la Croatie au pied d'un obstacle nouveau : savoir gérer le succès. "Nous savons que cette situation n'est pas tenable longtemps, note Marina Tomas-Billet, directrice de l'Office de tourisme (OT) de Croatie. Il faut consolider les acquis." Priorités reconduites cette année sur le tourisme durable et la préservation de l'environnement, sur l'amélioration de l'hôtellerie et le développement de nouveaux produits touristiques. Les deux derniers points s'avèrent essentiels. En effet, selon les autorités touristiques croates, "il reste 60 000 lits à rénover suite à la guerre". De plus, la concentration touristique sur les côtes pose des problèmes de capacité hôtelière, de valorisation des autres espaces et de préservation du littoral. "75 % des Français vont en Istrie et en Dalmatie", constate la directrice de l'OT. Mais pour les voyagistes français, la principale préoccupation vient de la hausse de la TVA à 10 % depuis le 1er janvier 2006 : "La hausse de nos forfaits de cet été est comprise entre 10 et 15 %", note un spécialiste. "Cette augmentation mécanique pourrait à terme conduire nos clients vers d'autres destinations comme la Bulgarie", pronostique un autre.
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