Une dizaine de kilomètres de sable blanc ourlés de cocotiers, avec à proximité de splendides parcs naturels et des myriades d'îles telles les Similan ou Surin réputées être des paradis pour plongeurs… Depuis dimanche 26 décembre, seuls les bungalows éventrés et quelques soubassements d'hôtels rappellent que Khao Lak était voué à rivaliser avec le potentiel touristique de l'île voisine de Phuket.
Car Khao Lak, ce n'était pas uniquement le Sofitel Magic Lagoon Resort ouvert en 2004 sur le site et qui, avec ses 319 chambres, a sans doute payé le plus lourd tribut au drame. Avec près de 6 000 chambres ouvrant directement sur la mer d'Andaman, la station de Khao Lak était un "anti-Patong" soucieux de l'environnement. Lors de notre séjour sur place, en septembre dernier, les pelleteuses s'activaient et l'on travaillait jour et nuit pour que les nouveaux resorts (une quinzaine) soient fin prêts pour les fêtes de fin d'année. L'hôtel La Flora venait d'ouvrir et allait bientôt rejoindre le Sofitel et le Méridien dans les brochures des tour-opérateurs. Installés dès la première heure, de petits propriétaires thaïs s'étaient finalement décidés à tranformer leurs spartiates huttes en bois en robustes bungalows. De destination pour routards, Khao Lak s'apprêtait à devenir une station balnéaire de haut standing. Même si certains irréductibles comme le couple américano-thaï qui tenait admirablement bien le Mai's Quiet Zone Bungalow mettaient un point d'honneur à offrir ce petit coin de paradis pour 10 euros la nuit. Une adresse familiale pleine de charme où les petits chalets sur pilotis en bois construits à même la plage étaient réservés d'une année sur l'autre pour Noël. Un gâchis… à l'image de l'insoutenable bilan humain de cette plage où plus de 3 800 personnes ont trouvé la mort.
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