Le "tourisme" chinois en France, ça peut finir au tribunal.
Le procès d'un important réseau chinois d'immigration clandestine s'est en effet ouvert cette semaine devant le tribunal correctionnel de Bobigny, mais sans le cerveau présumé du réseau dans le box, Jow Sae, dite Mme Zhou, un agent de voyages implanté à Bangkok.Celle-ci, présentée comme la tête de la principale filière de ce réseau capable de falsifier en série des passeports et des cartes bancaires pour les besoins des clandestins, avait même envisagé d'acheter un hôtel de 35 chambres dans le 20e arrondissement de Paris pour y loger les Chinois en transit. Les réceptifs parisiens ne peuvent être surpris de voir certaines agences qui, sous couvert d'activités touristiques avec les Chinois, montent des réseaux de clandestins. "Les tours d'Europe d'agences chinoises sont souvent truffés de clandestins", explique le responsable d'un réceptif. "Ils peuvent le faire facilement dans la mesure où le voyage monté est ensuite pris en charge par un "tour leader" fantôme, sans accréditation, qui peut faire ce qu'il veut, comme il veut". À cette activité frauduleuse, s'ajoute l'arnaque aux vrais voyageurs. Ces "tour leaders" demandent à leurs clients, attirés par le prix cassé proposé en Chine, de payer par la suite toutes les prestations et les visites au prix fort. Une guide raconte comment au Musée du Louvre, "les tickets peuvent servir plusieurs fois pour plusieurs groupes, avec de faux guides. Les clients les paient en revanche à chaque fois". "Au total, les clients ont l'impression de se faire avoir à force de payer partout", souligne Michel Barraud, PDG de Paris Vision.
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