Le carburant midifie les politiques marketing des TO

Le cours du pétrole, sans connaître les sommets de la fin d'année 2005, est toujours autour de 60 dollars, et va probablement encore influencer le marché du tourisme français. Eric Debry, président du directoire de Nouvelles Frontières a d'ailleurs pris en compte ce facteur dans la nouvelle production estivale du groupe : "Certaines destinations moyen-courrier comme les Baléares feront l'objet d'un véritable pont aérien cet été pour répondre aux demandes de courts séjours en moyen-courrier, qui pourraient se développer compte tenu des surcharges carburant pratiquées en long-courrier", a-t-il déclaré.
Aujourd'hui, ce surcoût, censé être conjoncturel, conditionne les stratégies des tours opérateurs, jusque dans leur pricing et leur politique marketing. Look a, par exemple, décidé de baisser cette "taxe" depuis le 15 décembre. Elle est passée de 40 à 35 euros pour le moyen-courrier, de 55 à 50 euros pour l'Egypte et le Sénégal et de 105 à 90 euros pour les long-courriers. "Impossible pour nous de nous aligner", rétorque Bruno Gallois, directeur général de Marsans-transtours, qui partage avec Look certains vols long-courriers. "C'est un moyen comme un autre de faire de la communication", poursuit-il, "car les prix sont déjà calculés au plus juste". Le groupe Nouvelles Frontières a quant à lui choisi d'intégrer la surcharge dans le prix de vente : "Les tarifs seront donc mécaniquement à la hausse cet été", reconnaît Jean-Marc Siano, directeur des activités touristiques de NF, "mais il nous a paru impossible de maintenir plus longtemps ce système de double tarif avec parfois un montant de taxe supérieur au forfait." Le prix final est donc encore une fois l'objet de trituration selon si les TO intègrent ou non la surcharge dans le prix de vente et s'ils l'intègrent selon un montant provisionné. Une situation qu'il faudra bien un jour ou l'autre clarifier afin de ne plus voir jouer les uns et les autres artificiellement avec les étiquettes.