Charter : de Robien et les TO créent un label

A l'issue d'une réunion vendredi matin, les TO, le Snav, la Direction du tourisme, le ministre des Transports Gilles de Robien et le secrétaire d'État au Tourisme Léon Bertrand ont "soutenu à l'unanimité", selon le ministre des Transports, le projet de créer un label de sécurité. "Il permettra une meilleure sécurité en identifiant les compagnies qui offriraient les meilleures garanties" a déclaré le ministre des Transports. "Ce label devra être généralisé d'ici trois ans avec des audits externes de ces compagnies qui seront financées par ces mêmes compagnies." Et de poursuivre : "Toute compagnie extra-européenne devra justifier de la réalisation de ce travail d'audit et du respect de ce label." Avant trois ans, et peut-être avant la fin de l'année, une "liste blanche des entreprises qui auront reçu ce label" va être établie et communiquée aux clients, "pour leur permettre de connaître le nom des compagnies qui vont les transporter au moment où ils achètent leur voyage à forfait". Ce qui n'est pour le moment qu'une recommandation deviendra obligatoire dans trois ans. Pour mettre en place ce label, une commission va être constituée réunissant les professionnels du tourisme et de l'aviation civile, ainsi que les assureurs et la Direction du tourisme. Mais tous les acteurs en conviennent, le premier travail à faire est de clarifier qui fera quoi et sous quelles garanties. Car à la sortie de la réunion, les patrons des TO se posaient beaucoup de questions (voir ci-contre). Ils ont fait savoir par la voix du président du Ceto qu'ils mettraient le plus rapidement possible la liste en brochures "même si cette mesure va engendrer un changement dans notre méthode de travail", a-t-il précisé. Mais alors que les TO mettaient en garde le gouvernement avant la réunion contre l'idée d'élargir leurs responsabilités à la sécurité aérienne, ils insistent désormais pour associer le gouvernement à ce processus de labellisation et se montrent très intéressés par sa démarche. Histoire peut-être de lui rappeler ses propres engagements en cas de coup dur.
Quid des modalités d'application ?
Emmanuel Foiry, PDG de Kuoni : "Des questions se posent sur la responsabilité juridique en cas de changement d'appareil. Pour le moment, nous n'en sommes qu'au début de la réflexion. Une commission doit plancher sur les questions techniques et pratiques, sur les prix par exemple. Ces audits auront un coût. Les compagnies les répercuteront-elles sur les prix de vente ?"
Jean-Paul Chantraine, PDG d'Asia : "Il ne s'agit pas d'un coup de peinture. C'est un long travail, avec beaucoup de points à préciser. Visiblement, le volontarisme l'emporte. Quant aux questions des prix et des responsabilités, nous les aborderons plus tard."
René-Marc Chikli, président du Ceto : "Les discussions se sont très bien passées et de Robien a bien compris nos objections. Ce label et cette liste blanche ne remettent pas en question les négociations sur la loi de 92."
Georges Colson, président du directoire de Fram : "Ce n'est pas seulement un label de sécurité. Il répond également à des normes de qualité. Mais je ne crois pas qu'il aurait empêché le crash de Flash Airlines. Avec de telles mesures, il est possible de restaurer la confiance."
César Balderacchi, président du Snav : "Je suis très heureux que nous parlions de sécurité, aussi bien au niveau français qu'européen et mondial. Cette réunion définit un cadre pour le présent et l'avenir. Ce label qui instaure un audit indépendant montre que les TO ne sont pas responsables de la partie aérienne et travaillent dans un cadre serein, honnête et responsable."