Après 17 jours d'une grève jugée "suicidaire" par le gouvernement, les marins CGT de la SNCM ont voté jeudi dernier à Marseille la reprise du travail, estimant avoir reçu des garanties suffisantes de l'Etat, l'actionnaire majoritaire.
Presque totalement paralysé depuis le début du conflit, le trafic de la compagnie publique a repris progressivement dès jeudi soir avec un premier départ du Napoléon Bonaparte à minuit, de Bastia vers Marseille. Les autres traversées au départ de la cité phocéenne vers différents ports corses ont repris vendredi et le premier départ vers le Maghreb était prévu le lendemain. Les marins CGT avaient entamé leur mouvement de grève le 12 avril dans le cadre d'un mouvement national lancé par leur syndicat contre le Registre international français (RIF), qui permettrait aux armateurs d'embaucher jusqu'à 75% de marins non-européens et qui a été validé par le Conseil constitutionnel. Reçus à Paris au secrétariat d'Etat à la Mer, les représentants des grévistes ont obtenu des engagements écrits du gouvernement sur le fait que le RIF ne s'applique pas aux navires desservant la Corse et le Maghreb. Cet engagement devrait être confirmé juridiquement sous la forme d'un "accord de branche" entre les fédérations syndicales et les "Armateurs de France". Egalement au cœur des préoccupations des grévistes, le projet de suppression de 210 emplois (sur 2 400) dans le cadre du plan de redressement de la compagnie. Ils ont obtenu l'engagement de l'Etat et de la direction que le "volet social" de ce plan serait suspendu "jusqu'à l'élaboration d'un projet global porteur d'avenir" pour l'entreprise.
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