Le torchon brûle entre ADP et les transporteurs

Pour Yves Ezanno, secrétaire général du BAR France, "le problème, c'est qu'ADP a des objectifs, certes respectables, mais qui ne correspondent pas à ceux des compagnies, dont certaines sont dans des situations catastrophiques". Ce que réclament le BAR et la Fnam n'a effectivement rien à voir avec la volonté affichée par ADP puisqu'il s'agit de rien de moins qu'un moratoire visant à geler les augmentations de redevances pendant 3 ans. Pour le moment, rien n'est tranché, la réunion à l'issue de laquelle doit être émis un avis consultatif ayant finalement été suspendue jusqu'au 17 novembre prochain. A cette date, selon Yves Ezanno, "nous serons fixés sur le point de vue des uns et des autres". Il ajoute : "Cela fait deux ans au moins que le BAR et la Fnam s'opposent aux augmentations de redevances, mais jusqu'à présent les mesures étaient passées car l'ensemble des transporteurs n'étaient pas d'accord avec nous. Aujourd'hui, même Air France semble en ligne avec notre position." En effet, le PDG de la compagnie nationale lors du 13e Cannes Airlines Forum expliquait : "Je crois qu’il faut maintenant décider une forme de moratoire sur les charges, et puis se donner le temps de parler et de réfléchir pour voir comment on peut fixer pour l’avenir des règles qui ne soient pas aussi stupides, parce qu’elles amènent tout le monde dans le mur." Selon le BAR et la Fnam, entre 2000 et 2004, les redevances aéronautiques et les taxes d'aéroports d'ADP ont augmenté de 64 %. Dans le même temps, l'inflation a progressé de 8,3 % et le trafic passagers de 0,4 %.
(*) Deux réunions consultatives économiques sont prévues chaque année entre ADP et les compagnies. Dans le cadre de la première, ADP présente ses projets en matière d'investissements et dans la seconde ses projets de redevances.