"On veut accroitre notre activité en France, mais les conditions sont meilleures ailleurs en Europe".
Le constat de Michael O'Leary, patron de Ryanair est limpide. En 2016, la croissance de la low cost , qui devrait transporter 104 millions de passagers cette année (exercice clos au 31 mars), se fera essentiellement en Allemagne, en Italie, en Espagne, en Belgique et en Pologne.Néanmoins, les ambitions françaises de Michael O'Leary, le trublion irlandais, ne sont pas éteintes. Il estime que le paysage aéronautique français va évoluer à plus ou moins court terme : "On espère qu'Air France va se concentrer sur ses activités long-courrier et sa lutte contre les compagnies du Golfe. Si c'est le cas, elle va devoir prendre des décisions radicales en ce qui concerne son moyen courrier. J'estime qu'à l'avenir les hubs des grandes compagnies européennes seront en partie alimentés par les compagnies low cost". Et il s'y voit bien Michael O'Leary, dans le rôle de celui qui remplit les avions long-courriers d'Air France : "Demain, peut-être qu'Air France nous dira, on vous donne des slots à CDG pour opérer 10 routes et on vous achète la moitié de vos sièges…ça leur coûterait bien moins cher". En attendant que cette idée fasse son chemin dans la tête des dirigeants de la compagnie tricolore, Ryanair est d'ores et déjà en discussion avec IAG pour alimenter d'éventuels vols long-courriers au départ de Londres Stansted. Idem avec Aer Lingus au départ de Dublin. Décidément, il est loin le temps où le Michael O'Leary se complaisait dans le rôle du "méchant" patron de la "méchante" low cost, seul contre le monde entier. "Peut-être qu'à l'époque je n'avais pas complètement raison et qu'ils n'avaient pas complètement tort".
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