BA a annulé environ 1 200 vols entre le 10 et le 18 août.
Depuis la France, les départs se font "normalement".Les passagers semblent particulièrement bien informés.Quasiment un mois avant le cinquième anniversaire des attentats du World Trade Center, le terrorisme a fait de nouveau irruption dans le transport aérien. Et si cette fois-ci le sang n'a pas coulé, le chaos a bel et bien été semé dans le ciel européen, en particulier du côté de Londres, où le complot a été déjoué. En effet, le renforcement du niveau des contrôles en aéroport (voir ci-dessous) y a provoqué des attentes et des retards que l'on peut qualifier de monstrueux entre le 10 et le 18 août. Depuis, tout est revenu à la normale. Chez Air France, on explique que "hormis les annulations de vols dues à la fermeture temporaire et partielle de la plate-forme d'Heathrow, l'exploitation a été quasiment normale". La compagnie applique à la lettre les règles imposées par les autorités françaises, britanniques et américaines et recommande à ses passagers de respecter leurs heures limites d'enregistrement, "si possible en prenant une petite marge, mais pas trop sinon les aéroports sont bondés". Chez British Airways, naturellement la compagnie la plus touchée, le bilan global est plus lourd. Entre la mise en place des nouvelles mesures de sûreté dans les aéroports britanniques et le 18 août, BA a annulé environ 1.200 vols (dont 1000 au départ d'Heathrow et 200 au départ de Gatwick) et subi énormément de retards sur les autres vols. Sur une période de 8 jours, explique British Airways, cela représente 22% de vols annulés. Reste que sur les 800.000 passagers prévus par la compagnie entre le 10 et le 17 août, 100.000 ne sont pas partis (soit par choix, soit pour cause d'annulation de vol). Aujourd'hui, BA assure que ses opérations ont repris un cours normal. Et les compagnies américaines ? Au départ de Paris, chez American Airlines on explique que "les choses se déroulent normalement, même si nous encourageons nos passagers à prendre le minimum de choses en bagage cabine et à ne pas hésiter à prendre de la marge pour venir enregistrer". Visiblement, comme nous l'a confirmé Gilles Talec, DG France de United Airlines justement en visite à Roissy, quand nous l'avons contacté, afin d'observer l'enregistrement des vols, "les passagers semblent particulièrement bien informés et se plient sans difficulté à des règles d'embarquement pourtant très contraignantes".
Le liquide banni des cabines d'avion
Depuis le 10 août, les autorités françaises, américaines et britanniques ont donné un tour de vis supplémentaire aux mesures de sûreté en aéroport. Petit tour d'horizon.
Au départ de France vers les États-Unis, le Royaume-Uni et Israël, le ministère des Transports exige que les compagnies assurent une fouille à 100% des bagages cabine des passagers avant l'embarquement dans l'avion. Sont interdits en cabine tous les liquides, gels ou crèmes (boisson, shampoing, lotions, dentifrices, rouge à lèvre…). Les aliments pour nourrissons et les médicaments essentiels et prescrits sur ordonnance (au nom du passager) restent autorisés.
Au départ du Royaume-Uni, le BAA a mis en place de nouvelles mesures (plus souples) le 15 août dernier. Les passagers peuvent à nouveau prendre un bagage cabine si ce dernier respecte certaines dimensions, soit environ de la taille d'une sacoche d'ordinateur portable. Ce qui tombe bien, puisque les appareils électroniques (ordinateurs, téléphones, clefs de voitures…) peuvent également voyager à nouveau en cabine. Pour le reste, les interdictions sont assez semblables à ce qui se fait au départ de France.