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I-Tourisme

Caméras cachées dans les locations : que fait Airbnb ?

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Les affaires de caméras cachées à l'insu de locataires Airbnb se suivent et se ressemblent. A chaque fois, la plateforme de locations entre particuliers est pointée du doigt pour son manque de réactivité. Quelles sont pourtant les réglementations en la matière ? 

 
Mars dernier, dans une charmante propriété de Cork en Irlande. Une famille néo zélandaise en tour d’Europe quitte précipitamment son logement Airbnb après une découverte pour le moins dérangeante. Le père de famille, expert en sécurité informatique, aurait décidé d’effectuer une analyse réseau des appareils connectés à Internet au sein de la maison. Bingo : il tombe sur une caméra connectée dissimulée dans le détecteur de fumée du salon. Faisant récit de leur mésaventure sur Facebook, la mère de famille, Nealie Barker, a déploré le manque de réactivité de la plateforme de locations suite à leur découverte. "Ils n'ont pas su nous conseiller au téléphone. La personne que nous avons contactée nous a juste dit que si nous annulions dans les 14 jours, nous ne serions pas remboursés", ajoutant : “leur enquête "approfondie", qui n'a pas inclus de suivi avec nous, a disculpé l'hôte. Aucune explication n'a été fournie.” Un mois plus tard, Nealie Barker met à jour sa publication sur le réseau social, annonçant qu’Airbnb a finalement ré-ouvert l’enquête, certainement suite à la médiatisation de l’affaire, et retiré l’hôte malveillant de la plateforme.
 

Cachée dans un radio-réveil

 
Des histoires comme celle-là, la toile en compte des dizaines impliquant la communauté Airbnb. A Miami, un couple avait découvert en 2017 qu’il était filmé depuis le détecteur de fumée de leur appartement. L’hôte avait alors avoué à la police qu’il souhaitait enregistrer les ébats de ses locataires. Un autre touriste en visite à Toronto, avait découvert le pot aux roses dissimulé cette fois dans un radio-réveil. Sur internet la vente de caméras connectées ne fait que croître, et les DIY présentant des techniques pour placer des appareils dans les objets du quotidien, tels que des stylos, des peluches ou des horloges, se fondent au milieu des tutos beauté YouTube.

Avec la croissance du marché des "smart home" ou "maisons intelligentes" (+39% des produits Domotique & Sécurité en France selon une étude GfK de 2018), la législation a dû s’adapter pour continuer d’assurer la protection de la vie privée. Airbnb n’avait toutefois pas prévu les dérives voyeuristes que ces innovations pouvaient engendrer.
 
Après les rebondissements de l’affaire de Cork, la société américaine s’est fendue d’un communiqué dans lequel elle reprécise la politique du site : “Nous interdisons strictement les caméras cachées et nous prenons très au sérieux les informations faisant état de violations. Notre traitement initial de cet incident ne répondait pas aux normes élevées que nous nous étions fixées, et nous avons présenté nos excuses à la famille et remboursé intégralement son séjour." Aussi, la réglementation de la plateforme exige que les hôtes signalent la présence d'appareils de surveillance dans leurs logements ou placés de telle sorte à pouvoir observer l'intérieur. Par ailleurs,  les systèmes de surveillance sont formellement interdits dans dans certains espaces privés, comme les chambres ou salles de bain, que leur présence soit signalée ou non.

Le flou du cadre juridique

 
Ce protocole s'adapte aux lois locales et en France s’appuie sur  l'article 226-1 du Code pénal qui punit “d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende le fait, au moyen d'un procédé quelconque, volontairement de porter atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui : en captant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel et en fixant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de celle-ci, l'image d'une personne se trouvant dans un lieu privé”. Or, les locations Airbnb restent des lieux privés, et c’est peut-être là où le bât blesse. Séjourner chez un inconnu n'est pas anodin et comporte son lot de risques. Des risques décuplés puisque la plateforme brasse une communauté énorme (plus de 3 000 000 logements). Pourtant, les locations ne sont pas soumises aux standards de sécurité lié à l’accueil de public.
 
Contacté par i-tourisme, le géant américain affirme qu’il met à disposition des hôtes un "outil intuitif pour leur permettre de signaler facilement tout appareil de surveillance situé dans leur logement, comme les caméras de sécurité ou les sonnettes intelligentes et cela, dès la création de l’annonce". Airbnb assure enfin garder un œil attentif à ce que sa réglementation soit respectée et indique qu’une enquête est systématiquement menée dès lors qu’une plainte d’un client est déposée. Si elle s’avère positive, l’hôte est alors congédié sans préavis et le client remboursé en intégralité. Aucun renforcement de la sécurité n’est envisagé pour le moment, l’approche générale reste basique : donner aux utilisateurs un espace libre d’expression via les commentaires et gérer réclamations et problèmes les uns après les autres, à travers cette philosophie "Construire d’abord, réparer ensuite". 

Auteur

  • Clotilde Costil
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